YŌSO (Éléments) puise son inspiration dans le Godai mot composé de Go qui signifie « cinq », et Dai, qui signifie « grand » ou plus généralement : les cinq grands éléments. Tout ce qui existe ici- bas est régi par leur équilibre car ils permettent de décrire les cycles naturels du corps et du monde. Si dans sa pièce Kader Attou utilise les quatre premiers éléments (la Terre, l’Eau, le Feu et le Vent), ce n’est pas dans l’idée de revisiter le Godai, ni d’en donner une lecture occidentale hip hop. Il s’en inspire avec humilité, force et poésie pour trouver de nouveaux chemins aux mouvements et y faire naitre la danse. Chercher des similitudes entre les corps hip hop en danse et les différents éléments du Godai, révéler des correspondances possibles entre eux et faire jaillir une énergie nouvelle d’où s’impose au final le mouvement. La recherche chorégraphique a amené les cinq interprètes japonais vers des endroits dansés et des états de corps qu’ils ne supposaient pas, comme une rencontre positive, combinaison optimale des éléments du Godai.
Comme un écho, la musique de Régis Baillet, mariant musiques actuelles électroniques et sons d’instruments traditionnels japonais empreints du Godai, révèle cette danse et la sublime.
Ainsi est née YŌSO (Éléments), de la rencontre de l’univers de Kader Attou avec un Japon riche de ses traditions mais résolument contemporain.
PRESS
« Kader Attou s’est intéressé au Godai, les « cinq grands éléments ». Surtout, il tire un trait d’union entre la tradition, notamment dans la partition de Régis Baillet, et la modernité. Sur le plateau, les figures s’enchaînent sans temps mort pour révéler les individualités ; le hip hop de Attou épouse les silhouettes dans une série de déclinaisons bluffantes. Les danseurs paraissent rebondir au sol ou décoller par la seule force d’un bras comme appui. Le plus beau, dans cette collaboration, tient sans doute à l’écoute réciproque entre le chorégraphe et son quintette de solistes. Avec pour seul décor les lumières de Cyril Mulon, YŌSO (Éléments) laisse entrevoir le talent généreux de ces garçons dans le vent (…) »
Philippe Noisette, Les Echos
« YŌSO (Éléments) est sans nul doute la pièce de Kader Attou qui impose sa maîtrise totale de l’écriture hip-hop, dont il ne cesse de faire évoluer la lisibilité et le potentiel, lâchant peu à peu ses approches narratives pour se consacrer à la matière corps, restant toujours au plus près de ses interprètes. YŌSO (Éléments) s’inspire du Godai, qui signifie les cinq grands éléments (la terre, l’eau, le feu, le vent, le vide), sur lesquels se fonde la tradition japonaise pour dire que seul leur équilibre régit la vie. Évoluant sur la superbe bande-son de Régis Baillet qui mêle musique électronique et sons traditionnels et qui dose intelligemment ses effets sur l’emphase chorégraphique, les danseurs nous propulsent dans une danse précise, poétique, qui ne cesse de nous surprendre par des mouvements et qui nous cueille littéralement au détour des compositions. Les danseurs sont extraordinaires et d’un très haut niveau. Kader Attou s’est emparé de leur socle de virtuosité pour complexifier sa danse, l’éprouver dans ses rythmes, l’enrichir de nouvelles émotions visuelles et techniques. Quel bonheur de se laisser happer par tant d’élégance ! (…) »
Aurélie Mathieu, Lyon Capitale